Abu-Rabia, A., Evlagon, D., Abu-Siam, S.
Les Bédouins du Néguev restent attachés à leur culture pastorale et 3.000 familles élèvent des petits ruminants. Le cheptel Bédouin compte de 180.000 à 200.000 têtes. L'office national des forêts (KKL) a pris la décision stratégique d'utiliser le pâturage des moutons comme outil principal pour la prévention des feux de forêt et ouvre toutes les forêts du Sud et du Centre d'Israël au pâturage saisonnier. Pourtant, malgré le manque de pâturages, les Bédouins n'utilisent que les forêts du Sud et délaissent celles du Centre. Le KKL étant intéressé à la présence de troupeaux Bédouins dans le Centre d' Israël – montagnes de Judée - où le risque d'incendies est élevé, nous avons mené une enquête parmi 10 bergers Bédouins qui ont accepté de pâturer dans le Centre pour élucider les causes de la réticence des autres bergers. Tous les troupeaux provenaient de l'Est du Néguev (triangle Hura-Dimona-Arad). Les bergers nous ont confirmé qu'ils continuaient une relation traditionnelle entre leur région et les collines de Judée qui existait déjà avant la création de l'Etat d'Israël alors que les Bédouins des autres tribus ont une tradition de transhumance vers l'Ouest. Les brebis d l'Est du Néguev sont plus petites et résistantes et le pourcentage de chèvres y est traditionnellement plus élevé. Nous avons analysé en détail la logistique de cette transhumance. En particulier, la scolarisation des enfants de 6 a 16 ans ne leur permet pas de participer à la transhumance. Celle-ci est donc difficile pour des bergers monogames qui ne peuvent transhumer sans faire éclater le cadre familial (familles de 6 à 12 enfants). Nous avons évalué les coûts du pâturage saisonnier: transport du troupeau, voyages du site de pâturage au centre de la tribu, alimentation, eau, traitements vétérinaires, location du pâturage en forêt et des chaumes proches. Elever une brebis au pâturage coûte 100 Euros, comparés à 194 Euros en stabulation. Les postes d’alimentation et de transport sont les plus importants (74 et 15% du total). La logistique d'approvisionnement en eau est un point sensible. Les performances des troupeaux sont inférieures à la moyenne des troupeaux Bédouins. Ceci est dû aux pertes de prédation, d'empoisonnement (Ferula communis et chicorée sauvage), aux fièvres induites par les tiques, et aux pertes de performance dues aux vers intestinaux. Pour une partie des bergers, la transhumance est un des moyens permettant à la famille d'habiter au Centre du pays à bas prix et est associée à d'autres travaux dans l'agriculture et la sécurité (gardes de jour et de nuit). Nos recommandations au KKL ont porté principalement sur le transport, le suivi vétérinaire et technique et la logistique de l'eau.
Abu-Rabia, A., Evlagon, D., Abu-Siam, S.
Les Bédouins du Néguev restent attachés à leur culture pastorale et 3.000 familles élèvent des petits ruminants. Le cheptel Bédouin compte de 180.000 à 200.000 têtes. L'office national des forêts (KKL) a pris la décision stratégique d'utiliser le pâturage des moutons comme outil principal pour la prévention des feux de forêt et ouvre toutes les forêts du Sud et du Centre d'Israël au pâturage saisonnier. Pourtant, malgré le manque de pâturages, les Bédouins n'utilisent que les forêts du Sud et délaissent celles du Centre. Le KKL étant intéressé à la présence de troupeaux Bédouins dans le Centre d' Israël – montagnes de Judée - où le risque d'incendies est élevé, nous avons mené une enquête parmi 10 bergers Bédouins qui ont accepté de pâturer dans le Centre pour élucider les causes de la réticence des autres bergers. Tous les troupeaux provenaient de l'Est du Néguev (triangle Hura-Dimona-Arad). Les bergers nous ont confirmé qu'ils continuaient une relation traditionnelle entre leur région et les collines de Judée qui existait déjà avant la création de l'Etat d'Israël alors que les Bédouins des autres tribus ont une tradition de transhumance vers l'Ouest. Les brebis d l'Est du Néguev sont plus petites et résistantes et le pourcentage de chèvres y est traditionnellement plus élevé. Nous avons analysé en détail la logistique de cette transhumance. En particulier, la scolarisation des enfants de 6 a 16 ans ne leur permet pas de participer à la transhumance. Celle-ci est donc difficile pour des bergers monogames qui ne peuvent transhumer sans faire éclater le cadre familial (familles de 6 à 12 enfants). Nous avons évalué les coûts du pâturage saisonnier: transport du troupeau, voyages du site de pâturage au centre de la tribu, alimentation, eau, traitements vétérinaires, location du pâturage en forêt et des chaumes proches. Elever une brebis au pâturage coûte 100 Euros, comparés à 194 Euros en stabulation. Les postes d’alimentation et de transport sont les plus importants (74 et 15% du total). La logistique d'approvisionnement en eau est un point sensible. Les performances des troupeaux sont inférieures à la moyenne des troupeaux Bédouins. Ceci est dû aux pertes de prédation, d'empoisonnement (Ferula communis et chicorée sauvage), aux fièvres induites par les tiques, et aux pertes de performance dues aux vers intestinaux. Pour une partie des bergers, la transhumance est un des moyens permettant à la famille d'habiter au Centre du pays à bas prix et est associée à d'autres travaux dans l'agriculture et la sécurité (gardes de jour et de nuit). Nos recommandations au KKL ont porté principalement sur le transport, le suivi vétérinaire et technique et la logistique de l'eau.